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COMMENT EIL ET LES AFFILIÉS D’ AL-QAÏDA MANIPULENT AMNESTY INTERNATIONAL ET D’AUTRES ONG POUR SURVIVRE EN AFRIQUE

"Ce n’est ni les acteurs les plus puissants ni les plus intelligents qui survivront à de nouveaux conflits, mais ceux qui sont les plus adaptables au changement" pour paraphraser Charles Darwin.


Depuis 5 ans, l’État Islamique et les affiliés d’Al-Qaïda en Afrique - Al Shabaab, Boko Haram et ISWAP (Boko Haram) maîtrisent la tactique consistant à manipuler l’écosystème de chercheurs sur le terrain travaillant pour des organisations non gouvernementales locales et internationales (ONG). Les djihadistes profitent d’ONG comme Amnesty International (AI), Human Rights Watch (HRW) et d’autres pour générer des rapports de violations flagrantes des droits de l’homme (VFDH) et de crimes de guerre exagérés et faux contre les forces de sécurité et militaires des partenaires étatiques et régionaux qui mènent la guerre mondiale contre la terreur. Alors que les  rapports distraient et démoralisent les forces de sécurité et militaires de l’État et les placent sur la défensive, ils légitiment et enhardissent les djihadistes.


Les rapports produits régulièrement et publiés stratégiquement fournissent de l’oxygène frais aux groupes terroristes pour survivre, récupérer, construire des capacités plus violentes; produire de la propagande en ligne; et maintenir la capacité de lancer des attaques meurtrières visant des positions civiles et militaires en Afrique.

En Afrique, l’État Islamique et les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda opèrent principalement dans le nord-est du Nigeria dans les États de Borno, Adamawa et Yobe (États BAY); les marges des pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Tchad, République du Niger) et la Corne de l’Afrique. Une étude sur le terrain et un examen des opérations et des lignes éditoriales des organismes de surveillance humanitaires comme Amnesty International (AI) et d’autres opérant dans le bassin du lac Tchad, le Sahel et la Corne de l’Afrique sont attendus depuis longtemps.


Contexte:


Conflit ou pas de conflit, les États souverains établissent un contrat social et l’obligation de respecter et de protéger les droits fondamentaux de tous leurs citoyens contre les violations et l’ingérence. Le droit à la vie, à la vie privée et familiale, à la liberté de pensée, à la liberté d’expression, à liberté de réunion et d’association, à la liberté de mouvement, à un procès équitable, à l’éducation, à liberté contre les arrestations et les détentions illégales, à la liberté de conscience et de religion. Ces droits limités ou qualifiés appartiennent à tous.

Afin d’équilibrer la sécurité nationale et de sauvegarder les droits d’autrui et de l’ensemble de la communauté, les États et les autorités publiques sont confrontés au défi d’interférer avec certains droits inaliénables dans la poursuite du rétablissement de l’ordre, de la paix et de la sécurité dans une guerre asymétrique contre les groupes terroristes et les groupes armés non étatiques (GANE) intégrés au sein de la population civile.


« Les rapports d’Amnesty International se basent sur la perception commune selon laquelle les autorités militaires et de sécurité de l’État nieront toujours les allégations de VFDH et de crimes de guerre, même si elles ont été prises en flagrant délit ».


Les ONG spécialisées dans les reportages sur les VFDH et les crimes de guerre commis par les forces de sécurité et militaires des acteurs étatiques (AE) contre les citoyens dans une guerre asymétrique ignorent les défis opérationnels existentiels auxquels les troupes de première ligne sont confrontées quand ils doivent distinguer les amis des ennemis dans des agglomérations dans lesquelles civils innocents et groupes armés non étatiques cohabitent.



Calendrier et impact immédiat :


Le calendrier des rapports d’Amnesty International (AI) sur les allégations de VFDH et de crimes de guerre contre les forces de sécurité et les forces armées étatiques et régionales est contre-productif face à la guerre mondiale contre la terreur en cours. Chaque partie prenante, y compris les organisations humanitaires, devrait jouer un rôle positif dans la quête mondiale pour déraciner le terrorisme. 


Ce n’est pas le cas, lorsque les rapports de AI sur les VFDH présumées coïncident avec les annonces faites par l’État au sujet de ces succès sur le théâtre des opérations ou de ses frappes de précision sur les bastions de Boko Haram par le Nigeria, le Tchad et la force multinationale mixte (FMM).

Ces rapports par nature ralentissent les offensives militaires prévues contre des cibles terroristes de grande valeur sur le théâtre des opérations. Le moral des troupes en première ligne est perturbé. Leur professionnalisme, leur légitimité et leur crédibilité en tant que défenseurs de la population civile sont remis en question, créant davantage de la peur et de la méfiance entre les forces de sécurité et la communauté civile. Les rapports faux et exagérés de AI constituent un soutien tacite, car la délégitimation des forces armées créé un gap entre armée et population et à l’inverse rapproche les populations des terroristes. Cela a pour conséquence d’amplifier les tactiques de manipulation des terroristes comme l’utilisation de la population civile comme refuge et bouclier.


Impact plus large :

Des rapports exagérés et faux ont de graves répercussions sur les efforts de contre-insurrection (COIN) nationaux et régionaux. Les partenaires contre les organisations terroristes et les États se retirent rapidement du financement technique et des ressources nécessaires lorsque des accusations de VFDH sont signalées sans vérification adéquate et interprétation du contexte. Au pire, les efforts nationaux et régionaux de COIN sont réduits, ce qui permet aux groupes terroristes comme Boko Haram et Al-Shabaab d’augmenter leurs capacités opérationnelles et criminelles et de renforcer leur le moral de leurs combattants.

Condamner le terroriste:

Les rapports de VFDH peuvent sembler, pour les lecteurs ordinaires, équilibrés et impartiaux, car condamnant également les activités terroristes violentes contre la population civile. Le rapport de AI par exemple accuse aussi Boko Haram d’avoir commis une série d' «atrocités généralisées». Il reconnaît que de telles violations sont impossibles à vérifier «en raison de problèmes de sécurité et d’accès». Mais le problème c’est que les groupes terroristes sont des belligérants non étatiques avec des idéologies extrêmes. Ils ne bénéficient d’aucune autorité légale ou reconnue; ils ne répondent à une autorité ou organisation internationale légitime. Par conséquent, toute allégation de VFDH est dénuée de sens pour ces groupes terroristes. De plus, les factions de Boko Haram n’ont aucune réputation à protéger, à l’inverse des Etats. Par conséquent mettre sur un même plan Etat et groupes terroristes dans un rapport n’est en fait pas équilibré. Ces déséquilibres reflètent la véritable rationalité de tels rapports. 


Suivre l’argent:

Le modèle de financement et de pérennisation des activités des observateurs des droits de l’homme comme AI et HRW est d’écrire des rapports "effrayants" alléguant des VFDH et des crimes de guerre ; et de cibler surtout les acteurs étatiques qui peuvent faire l’objet d’enquêtes et être tenus responsables par les Nations Unies (ONU), la Cour pénale internationale (CPI) ou les systèmes judiciaires locaux. Ces rapports à charge et qui ne tiennent pas compte des contraintes complexes d’une guerre asymétrique sont nécessaires pour ces ONG et leur permettent de justifier le financement des donateurs et maintenir la couverture des pays. Il s’agit de la version ONG du phénomène de l’effet de réverbère.


Théâtre de manipulation djihadiste.


En observant me mode de fonctionnement des coalitions mondiales dirigées par les États-Unis contre le terrorisme en Afghanistan, en Irak et en Syrie, les réseaux terroristes locaux et les sponsors liés à Al-Qaïda (AQ) et l’État islamique (ISIS/ISIL/EIIL/EI) comme Boko Haram et Al-Shabaab ont tiré des enseignement et savent désormais manipuler les ONG et les populations locales les plus vulnérables, y compris les femmes et les jeunes, pour que celles-ci fournissent des déclarations fausses incriminant les forces de défense en première ligne et leurs partenaires. Ces déclarations non vérifiées provenant de victimes et de témoins non identifiés constituent la base de rapports accablants générés et publiés à des moments stratégiques par des ONG.

Ces rapports semblent prospérer sur la perception commune que les autorités militaires et de sécurité de l’État nieront toujours les allégations de VFDH et crimes de guerre, même si elles ont été prises en flagrant délit. À l’ère de la technologie du 21ème siècle, les gouvernements mettent au point des méthodes novatrices pour mener à bien une guerre asymétrique, minimiser les pertes civiles et déployer des outils de pointe pour enquêter sur les cas supposés de VFDH et crimes de guerre impliquant leurs forces. Les organisations civiles comme AI n’ont pas accès à ces outils.


ÉTATS-UNIS AFRICOM:


En mars 2019, AI a publié un rapport accusant le Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM) d’avoir tué des civils innocents lors de 8 de frappes aériennes visant des positions d’Al-Shabaab en Somalie. Ces frappes aériennes planifiées et coordonnées entre l’AFRICOM et les forces de sécurité somaliennes ont été évaluées et jugées proportionnées pour priver les djihadistes de la possibilité de renforcer leurs capacités et d’attaquer des citoyens somaliens. Sur les 13 témoignages présentés par AI, les enquêtes indépendantes conjointes des États-Unis et de la Somalie et l’analyse après l’attaque ont révélé qu’aucun civil n’avait été blessé ou tué à la suite de ces frappes aériennes coordonnées entre les États-Unis et la Somalie.  D’autres enquêtes plus élargies ont permis de constater que deux civils sont morts et trois autres ont été blessés au milieu des terroristes durant ces frappes aériennes, ce qui reste loin de la version indiquée par AI.

Le rapport de AI a été aveuglé par la tactique traditionnelle d’Al-Shabaab consistant à cacher des combattants clés et des armes dans des zones peuplées de civils, à utiliser de la population civile comme bouclier humain et contraindre les plus vulnérables à faire de fausses déclarations contre les forces de l’État somalien et AFRICOM.


Intentionnellement ou autrement, les rapports d’AI ont toujours servi l’intérêt des terroristes d’Al-Shabaab en ralentissant les opérations de COIN et en empêchant AFRICOM et les forces de sécurité somaliennes de déployer des frappes aériennes de précision, planifiées et proportionnelles pour éliminer des cibles et des capacités terroristes à haute valeur (CHV). La faction terroriste de Boko Haram reproduit ces tactiques au Nigeria et dans la région du lac Tchad.


Armée du Nigeria:


Le rapport 2019-2020 de AI récemment publié et visant le gouvernement du Nigeria et l’armée nigérienne présente de nombreuses carences et répète les erreurs méthodologiques figurant dans le rapport sur les frappes d’AFRICOM. Les VFDH et crimes de guerre présumés évoqués par AI reposent sur des témoins oculaires invérifiables et des témoignages des victimes d’exécutions militaires et sécuritaires extra-judiciaires. Le rapport affirme avoir interrogé plus de 230 personnes de 15 zones d’administration locale (ZAL), les établissements informels et les camps de déplacés internes (DI). Il dit que 119 enfants ont été interrogés. Entre eux, 48 enfants ont été détenus pendant des mois ou des années par l’armée et 22 adultes ont été détenus avec des enfants dans les États du Nord-Est de Borno et Adamawa. Ce sont forcément des témoins manipulables et à charge.


Tactique de l’ISWAP de Boko Haram :


Dans le nord-est du Nigeria et aux marges du bassin du lac Tchad, les factions de Boko Haram ont élaboré une opération psychologique consistant à utiliser la population comme un bouclier communautaire humain. En 2019, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) estime que plus de 800 000 personnes vivent encore dans des villages reculés et inaccessibles. Il n’y a pas des données précises sur les chiffres exacts en raison de la vastitude de l’espace non gouverné par l’Etat, mais ces communautés sont pour la plupart sous le contrôle et à la merci des factions de Boko Haram.

La plupart de ces communautés sont composées de familles qui soit ont refusé de s’installer dans des camps de réfugiés ou de personnes déplacées; soit sont des familles de Boko Haram ; soit encore ont volontairement retourné dans leurs villages plutôt que de vivre dans des camps de réfugiés ou de personnes déplacées. La véritable nature des interactions entre ces communautés et les factions de Boko Haram est impossible à comprendre. Encore moins par une ONG qui de son propre aveu a eu un accès limité. Cependant, les factions de Boko Haram sont connues pour laver le cerveau et recruter des centaines de femmes, de filles, de garçons et d’enfants et les déployer comme combattants, espions et kamikazes pour cibler les communautés vulnérables de personnes déplacées et les positions militaires.


Défis des camps de détention (CD) : couloir sécuritaire


Dans un environnement instable avec un ennemi invincible et manipulateur, la prudence et la vigilance sont la clé. Lorsque La force multinationale mixte (FMM) et les armées nationales lancent des offensives contre les bastions de Boko Haram, la sécurité de ces forces de sécurité de première ligne est une priorité. Il s’agit d’éviter les cas passés d’explosifs cachés dans des sacs et des vêtements de femmes et de jeunes enfants aux airs innocents qui ont coûté tant de vies parmi les soldats.

Toutes les personnes capturées et secourues sont traitées de prime abord comme des suspects. Ils sont détenus et transférés pour un débriefing dans les installations de détention de Giwa Barracks et Kainji. Cela dépend du gouvernement local dans lequel ils sont secourus ou arrêtés, le nombre de personnes arrêtées, le temps et la logistique disponibles. Cela peut parfois prendre des jours ou des semaines avant que ces personnes ou groupes soient transférées dans les centres de détention avec des ressources (CD) comme ceux de Maiduguri dans l’État de Borno.


Pendant qu’ils sont dans les CD, la préparation et le recueil des éléments de preuve requièrent du temps et des connaissances techniques. Le débriefing des suspects dans un contexte de surcharge du personnel prend aussi du temps et peut induire que les suspects ne soient pas traités aussi rapidement qu’ils l’aimeraient à leur arrivée. Cette complexité logistique explique la plupart des retards dans le traitement des suspects de Boko Haram dans les DC, ainsi que les retards au plan de la procédure judiciaire.


Selon le directeur par intérim des relations publiques de l’armée, le colonel Sagir Musa, les CD ont été modernisés au fil des ans par l’armée nigériane.


« Les centres de détention militaire nigérians ont modernisé les conditions d’alimentation, sanitaires et médicales en accord avec les meilleures pratiques et les normes internationales. La Croix-Rouge, Human Rights Watch et d’autres organisations de défense des droits humains se sont rendus au centre de détention de Giwa Barracks à Maiduguri, les principales recommandations formulées ont été mises en œuvre par l’armée nigériane. »


Bien qu’il existe une politique de détention des enfants dans des CD séparés des adultes, il y a eu des cas où les familles insistent pour rester ensemble en tant qu’unité, citant le droit à la vie familiale.


« La politique de détention est claire, l’armée nigériane ne détient pas de mineurs dans des DC avec des adultes, les enfants ont un centre de détention distinct. Mais le personnel fait face à des défis sur le terrain lorsque les parents insistent pour rester ensemble dans une unité avec leurs jeunes familles citant des questions liées aux droits de l’homme comme la maladie, l’allaitement maternel, etc. Le personnel doit parfois équilibrer ces questions et permettre des cas exceptionnels. Ces cas exceptionnels sont probablement la source des allégations infondées sur la mixité entre enfants et adultes dans nos centres. Ce qui n’est pas vrai.  Il s’agit plutôt de certains enfants avec leurs parents » a conclu le colonel Sagir Musa.


Au contraire, l’opération SAFE CORRIDOR est confrontée à des critiques internes et externes. Les défenseurs des établissement de services correctionnels conventionnels soulignent de meilleures conditions sanitaires, une meilleure qualité et une meilleure quantité de nourriture, des traitements médicaux, une formation professionnelle et une réintégration communautaire dans les CD pour les suspects de Boko Haram - que pour les criminels ordinaires. Ces critiques sont le reflet du soutien à la modernisation reçu de l’Union européenne et d’autres donateurs pour les programmes de l’Opération SAFE CORRIDOR à Giwa Barracks et le centre de détention de Kainji.


La direction de l’armée nigériane et les droits de l’homme :


"Les VFDH perpétrées par quelques soldats isolés ne peut pas être utilisées comme une politique générale pour condamner systématiquement l’ensemble de l’État et des forces de sécurité et au détriment de l’objectif plus grand de mener un effort collectif pour gagner la guerre contre le terrorisme".


Certains dommages collatéraux et les cas de VFDH sont inévitables dans la guerre asymétrique où l’identification rapide des menaces et du véritable ennemi est un défi majeur. Toutes les mesures de sauvegarde devraient être mises en place pour prévenir d’autres abus et toutes les allégations signalées devraient être condamnées, enquêtées rapidement et punies en conséquence. 


Au cours des 5 dernières années, l’armée nigériane sous la direction du lieutenant-général TY Buratai a amélioré le dossier en matière de droits de l’homme avec l’introduction d’un bureau de rapports des droits de l’homme dans toutes les unités et toutes les formations. Ces bureaux sont ouverts au public. Toutes les allégations de violations des droits de l’homme sont reçues, faisant l’objet d’une enquête de la police militaire (PM) et des mesures appropriées sont prises par des membres du personnel des affaires publiques qualifiés et impartiales, tandis que de graves violations passent par le rigoureux système de justice militaire. L’introduction de centres d’information et d’accueil pendant l’exercice et les opérations permet de prévenir et de contrôler d’éventuels abus commis par des voyous isolés dans l’armée nigériane. Les civils ont accès à ces centres où les plaintes sont présentées aux agents d’information, qui transmettent ces plaintes aux quartiers appropriés pour les mesures de suivi.


Les VFDH perpétrées par quelques cas isolés ne devraient jamais être utilisées comme un critère pour une politique générale visant à condamner systématiquement l’ensemble de l’État et des forces de sécurité contre le but plus important d’un effort collectif pour gagner la guerre contre le terrorisme. L’armée nigériane a amélioré ses règles d’engagement et de formation pour refléter le respect et la promotion des droits de l’homme. Le personnel errant a été mis en accusation et jugé par la cour martiale. Les rapports de VFDH devraient mettre en valeur ces amélioration et expliquer tout cas de VFDH à partir de son contexte légitime. 


Boko Haram infiltre les camps de réfugiés et de personnes déplacées :


Dans les zones d’opération, les factions de Boko Haram déploient leurs familles (souvent malades, femmes enceintes et jeunes enfants de moins de 5 ans) pour chercher du traitement médical et refuge dans l’Etat proche et les camps de réfugiés et déplaces gérés pas les ONG dans le nord-est du Nigeria et en bordure du bassin du lac Tchad. Ces camps sont utilisés comme refuges et spots d’espionnage pour les djihadistes. Les factions de Boko Haram radicalisent également les communautés d’agriculteurs, de pêcheurs et de chasseurs locaux. Les commandants de factions contraignent ces communautés à leur rendre compte des mouvements de troupes et d’autres activités des forces étatiques et régionales à l’intérieur et à l’extérieur des camps de réfugiés et de déplacés.


Les ONG engraissent Boko Haram:


Les réseaux familiaux de Boko Haram présents dans les camps de réfugiés et de déplacés recueillent des informations vitales sur l’approvisionnement de nourriture dans les camps, puis la routine et les activités des forces militaires et de sécurité. Dans ces camps, ils radicalisent et recrutent des hommes et des femmes vulnérables qui se font passer pour victimes de VFDH commises par les forces de sécurité. En contact d’ONG comme AI et HRW, ces personnes et ces familles sont formées sur comment fournir des déclarations fausses et incriminantes contre les forces militaires.


Dans les camps de réfugiés et de déplacés du nord-est du Nigeria, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et les partenaires locaux de livraison ont sélectionné et formé 100 réfugiés sur des techniques mensuelles de distribution de nourriture. Certains de ces personnes déplacées sont membres de Boko Haram. Dans les coulisses, ces membres fournissent des informations sur le matériel de secours vital et les activités opérationnelles des forces de sécurité des états voisins. Boko Haram utilise ces informations pour planifier des attaques contre des positions militaires, détourner ou lancer des raids pour de la nourriture, des médicaments et des produits pétroliers.


En mai 2017 , environ 126 membres présumés de Boko Haram ont été arrêtés au camp de déplacés de Damboa-Borno, dont un suspect trouvé en possession d’une carte d’identité d’un soldat tué par les insurgés de Boko Haram dans une autre attaque dans la localité proche de Sabon-Gari. Ces membres et sympathisants de Boko Haram se faisant passer pour des réfugiés attendent de vomir de fausses déclarations aux organisations internationales de défense des droits de l’homme et aux observateurs comme AI.


Personnel d’ONG - Alliance Boko Haram :


Les factions de Boko Haram contraignent le personnel local des ONG, parfois en collaboration avec des vendeurs locaux et des partenaires de livraison, pour gonfler le nombre de personnes déplacées/réfugiées enregistrées dans les camps et les établissements éloignés. Certains sont enlevés ou tués parce qu’ils ne se conforment pas aux pressions de Boko Haram. En augmentant artificiellement les chiffres d’évaluation des besoins réels, une grande quantité de l’appui humanitaire (nourriture, articles non-comestibles, pétrole et fourniture médicale) destiné aux camps de déplacés et réfugiés ou aux communautés vulnérables est soit détournée vers les liens djihadistes de Boko Haram avant même d’arriver dans des camps de déplacés, soit les factions djihadistes opérant à quelques kilomètres recevront des informations en avance sur l’arrivée de ces articles (même s’ils sont livrés par avion) dans des camps de déplacés/réfugiés. Et par la suite vont lancer des raids dans les camps de déplacés pur s’en emparer. De nombreux raids violents de Boko Haram sur les camps de déplacés coïncident souvent avec la livraison d’articles de secours humanitaires.


Plusieurs convois de nourriture en route vers les camps de déplacés font l’objet de raids violents de la part des factions de Boko Haram à la suite de fuites d’informations provenant de résidents des camps, du personnel local des ONG, de vendeurs contractuels et de partenaires de livraison. Certains États de la région ont menacé de fermer les camps de déplacés/réfugiés après avoir soupçonné des infiltrations et des fuites par de « faux réfugiés », du personnel local et des partenaires de livraison liés à des ONG.


Le gouvernement camerounais a été accusé d’avoir expulsé plusieurs réfugiés vers le Nigeria et a menacé de fermer un célèbre camp de déplacés/réfugiés administré par le HCR dans la ville de Minawao après que des enquêtes internes ont révélé que les djihadistes de Boko Haram avaient infiltré le camp surpeuplé et des espions se faisant passer pour des déplacés étaient responsables de la fuite d’informations qui avait conduit à plusieurs attaques meurtrières contre des positions militaires (Force d’Intervention Rapide - BIR) à proximité - ces loyalistes de Boko Haram étaient également à l’origine de plusieurs rapports accablants générés par AI contre les forces spéciales/régionales du Cameroun.


Le modus operandi manipulateur et astucieux des djihadistes de Boko Haram fournit à AI une fausse plate-forme de personnes anonymes se faisant passer pour des victimes des VFDH dans le seul but de nuire à l’Etat et aux forces militaires et sécuritaires régionales.


Recommandations pour les États et les ONG :


Dans le nord-est du Nigeria, le bassin du lac Tchad et la Corne de l’Afrique, les principales parties prenantes considèrent les ONG comme des partenaires inutiles et rarement comme faisant partie de la solution dans la guerre en cours contre l’État Islamique et les affiliés d’Al-Qaïda. Dans une guerre asymétrique complexe et un espace immense où l’ennemi peut être n’importe qui et n’importe où (urbain et rural) - fluide, horizontal, invincible, et extrêmement manipulateur. Il est urgent de réévaluer le rôle de certains acteurs humanitaires et les allégations des rapports de VFDH de ces ONG internationales.


Gagner la guerre mondiale contre le terrorisme (GMCT) exige une stratégie de lutte contre l’insurrection à plusieurs niveaux, à plusieurs agents et durable à court, moyen et long terme. Etant donné le possible impact des rapports des ONG internationales, les autorités étatiques ont le devoir d’enquêter et de protéger la nation contre toute conséquence découlant des rapports sur les VFDH et crimes de guerre.


Les rapports accusatoires de VFDH ne devraient pas délibérément ignorer les réussites de l’armée et les efforts faits par l’Etat en matière de droits humains. En tant qu’organisations non militaires ayant des capacités at accès à des informations opérationnelles en temps réel, les rapports des ONG passent sous silence les mesures extraordinaires prises par les autorités militaires pour réduire la probabilité de VFDH. La reconnaissance de ces développements positifs par des ONG internationales serait un pas positif.


Il est urgent que les ONG examinent leurs opérations et leurs méthodologies d’intervention et coordonnent leurs activités avec les autorités étatiques. Cela est crucial pour s’ils veulent regagner la confiance des parties prenantes locales et participer à l’objectif durable de retour à la paix et à la sécurité dans le nord du Nigeria, le bassin du lac Tchad et la Corne de l’Afrique.


Note

Pour des raisons de sécurité - des recommandations opérationnelles et d’intervention détaillées pour les ONG et les acteurs des États ne seront pas publiées ici. Pour paraphraser Charles Darwin, ce n’est ni les plus puissants ni les plus intelligents des acteurs qui survivront à de nouveaux conflits, mais ceux qui sont les plus adaptables au changement.


À propos de l’auteur

David Otto - Expert en lutte contre le terrorisme et crime organisé, maître certifié (CMAS) et Spécialiste de la lutte contre le terrorisme au Sein du Conseil d’accréditation antiterroriste (ATAB) - Twitter : @ottotgs







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